La théorie de l’action raisonnée et Technology Acceptance Model

La théorie de l’action raisonnée et Technology Acceptance Model
L’acceptation de l’utilisation des technologies de l’information – Deuxième partie :
Le but de cette recherche est l’étude de la dématérialisation de la relation client et les conditions de son acceptabilité. Pour étudier les conditions de l’acceptabilité, il convient de se baser sur un des nombreux modèles traitant de l’adoption et de la diffusion des technologies de l’information : nous utiliserons comme modèle de base le modèle TAM (Technology Acceptance Model).
Ce modèle constitue un renouveau pour des modèles de diffusion de l’innovation, comme ceux de Freeman (1992) et Rogers (1995). Nous n’étudierons pas en détail dans ce mémoire ces modèles de diffusion de l’innovation, ni les très nombreux modèles d’acceptation de l’utilisation des technologies de l’information. Par contre, nous nous attarderons plutôt sur le modèle TAM, ses origines, les critiques et les remarques qui lui sont formulées, ainsi que les améliorations qui lui ont été apporté.
Section 1. Les modèles d’utilisation des technologies de l’information
1. Le modèle TAM
Il convient d’étudier plus particulièrement un modèle de diffusion de l’innovation, en utilisant un des modèles les plus utilisés par les chercheurs en systèmes d’information, le modèle TAM (Technology Acceptance Model) de Davis (1989).
Ce modèle étudie les déterminants individuels dans l’adoption et l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce modèle a pour but de prédire etexpliquer l’acceptation par un individu d’une technologie de l’information donnée. En effet, on assiste à une véritable généralisation de l’utilisation des outils informatiques aujourd’hui, is il arrive bien entendu que certaines personnes n’acceptent pas et n’utilisent pas ces nouvelles technologies, ces nouveaux outils.
Le modèle TAM est basé notamment sur le modèle de la théorie de l’action raisonnée (Theory of Reasonned Action ou TRA) de Ajzen et Fishbein (1980). Davis (1989) puise dans ce modèle TRA le fait que toute action est le résultat d’un enchaînement mettant en relation plusieurs niveaux de causalités (Deltour et Sprimont, 2002). Le modèle TAM considère que le comportement de chaque individu est déterminé directement par une intention d’agir, car en général les individus se comportent comme ils en l’intention. Pour Deltour et Sprimont (2002), l’intention d’agir est motivée par une attitude envers la réalisation de cette action, attitude qui est fonction des croyances relatives aux résultats qui sont la conséquence de cette action. Davis (1989) pense qu’il y a un enchaînement entre croyances, attitude, intentions et actions.
Davis retient deux facteurs de l’attitude d’un individu face à une technologie : l’utilité perçue et la facilité d’utilisation perçue. Ces deux facteurs étant les déterminants de l’attitude face à une technologie donnée, ce sont donc fort logiquement les déterminants de l’intention d’utilisation. Mais pour Davis, seule l’utilité perçue exerce un impact direct sur l’intention d’utilisation.
Davis nous donne une définition précise de ce qu’est l’utilité perçue : c’est le degré auquel une personne pense que l’utilisation d’un système particulier améliore sa performance au travail. Quant à la facilité d’utilisation perçue, Davis indique que c’est « le degré auquel une personne pense que l’utilisation d’un système particulier est exempte d’effort ».
Figure 7: Modèle TAM de Davis (1989)
Modèle TAM de Davis (1989)

Adams et al (1992) ont effectué une réplication de ce modèle TAM en l’appliquant à la messagerie électronique et à la messagerie vocale.
Venkatesh et Davis (2002) ont travaillé sur une nouvelle version de ce modèle TAM, que l’on appelle TAM2. Ils ont rajouté au modèle existant l’étude des processus d’influence sociale et des processus instrumentaux cognitifs.
Figure 8 : Schéma du modèle TAM 2
Schéma du modèle TAM 2

2. Cinq autres modèles d’utilisation des technologies de l’information
Pour de nombreux auteurs, d’autres facteurs expliquent l’intention d’utilisation d’une NTIC, et il existe une multitude d’autres modèles. Illia et Roy (2002) relèvent l’existence, en plus du modèle TAM, de cinq autres modèles souvent utilisés par les chercheurs en systèmes d’information : le social information processing model de Fulk et al. (1987), le social influence model of technology use de Schmitz & Fulk (1991), le model of pc’s utilization de Thompson et al. (1991), le task-to-performance chain model de Goodhue & Thompson (1995) et enfin le modèle TAM révisé de Karahanna & Straub (1999). Tous ces auteurs indiquent par ailleurs que d’autres recherches sont nécessaires pour affiner l’analyse des déterminants des l’acceptation de l’utilisation des technologies de l’information.
Figure 9 : Tableau des principaux modèles d’utilisation des Technologies de l’information, par Illia et Roy (2002)
Tableau des principaux modèles d’utilisation des Technologies de l’information, par Illia et Roy (2002)